En cas d’humidité dans une maçonnerie, la personne s’y trouvant confronté, obéit souvent à un biais cognitif classique qui est de rechercher une présence d’humidité dont elle a l’habitude, on va d’abord chercher de « l’eau qui coule » et ainsi, souvent multiplier des travaux inutiles (drainage, ravalement, jointoiements neufs, toitures, gouttières, etc.) et se retrouver à terme face aux mêmes problèmes persistants : Salpêtre, moisissures, murs perlants, condensation, etc.
La remontée d’humidité par capillarité obéit à d’autres lois physiques.
Avant de détailler de manière simple le phénomène, il est de bon ton de vous signaler que vous y êtes confronté tous les jours sans vous en rendre compte. Pensez au café qui remonte dans le sucre, à cette eau absorbée par votre éponge sèche, voire votre bas de pantalon au contact d’une flaque d’eau.
La capacité d’absorption des matériaux a été énoncée en 1717 par l’anglais James JURIN qui a donné son nom à cette loi de physique.
Il faut savoir que la plupart des matériaux utilisés dans la construction sont poreux, c’est à dire qu’ils sont constitués d’une partie solide et d’air contenu dans les pores.
Tous ces pores, n’ont pas la même dimension, c’est dans les plus fins que l’eau remontera le plus haut.
Dans le cas de remontées d’eau dans une maçonnerie, celle-ci ne dépassera pas 1,20 m.
Donc lorsqu’une paroi est en contact avec un sol plus humide, elle va par capillarité s’imbiber d’humidité, la hauteur atteinte, étant inversement proportionnelle au rayon du pore.
Les liquides à forte tension superficielle remonteront ainsi CONTRE LA GRAVITÉE dans les tubes fins, dits tubes capillaires.
L’eau en fait partie, à l’inverse du Mercure par exemple qui lui aura un niveau plus bas.
Pour mieux appréhender ce fait, vous pouvez vous amusez à la maison à plonger deux verres de diamètres différents à l’envers dans l’eau et vous constaterez que l’eau remontera plus haut dans le plus fin.
Le caractère hygroscopique (se dit d’une substance qui a tendance à retenir l’humidité de l’air) des matériaux couramment utilisés favorise ces remontées, mais également ce que l’on nomme la condensation capillaire, c’est à dire que non seulement les pores par tension fixeront l’eau des terres humides, mais qu’ils auront tendance à aussi absorber la vapeur d’eau des volumes quand ces derniers sont suffisamment remplis de vapeur d’eau, celle-ci pourra alors se déplacer sous forme liquide.
Donc pour tordre le cou à toutes idées reçus, LA CAPILLARITÉ NE DÉPEND EN AUCUNE MANIÈRE DE CHAMP MAGNÉTIQUE OU ÉLECTRIQUE.
Les conséquences de ce phénomène dans les constructions sont dramatiques, apparition de sels qui par migration vont déliter les maçonneries et du fait de leur caractère hygroscopique continuer à absorber la vapeur d’eau, créant à terme des problèmes accrus de condensation, de moisissures voire de champignons à spores, néfastes pour les voies respiratoires.
C’est bien joli, toute cette explication scientifique, mais concrètement comment peut-on pallier le problème ???
Dans le cadre de remontée d’humidité dans les constructions, il n’y a pas quarante solutions efficaces à 100%, il n’y en a que 2.
Les 2 méthodes que je vais vous évoquer ci-dessous sont les seules efficaces, tout autres procédés ne seraient que farfelus ou fantaisistes et surtout basés sur aucuns fondements scientifiques.
⁃ La technique mécanique : Par introduction d’une membrane après sciage de la base de maçonnerie, par le passé, des plaques d’acier étaient introduite après découpe en quinconce des pieds de murs. Cette technique reste marginale du fait de la difficulté de sa mise en œuvre et de la très grande technicité qu’elle nécessite. Elle n’est réalisée généralement que sur des ouvrages patrimoniaux et encore de moins en moins en raison de son coût et des difficultés évoquées précédemment.
⁃ La technique par injection : La plus courante, car la plus simple à mettre en œuvre. Elle consiste à percer les pieds de murs tous les 10 cm sur les 4/5 de leur épaisseur. Une fois ces puits de forage réalisés, une résine y est injectée en basse pression. Cette résine étant constituée d’un subtil mélange d’un complexe augmentant la viscosité du mélange et permettant sa diffusion dans TOUS les pores des matériaux et de matière active : molécule qui va polymériser au contact de l’eau et du gaz carbonique et ainsi créer une barrière étanche et définitive en pied de mur.
Pour ces deux cas, il faut avoir à l’esprit qu’un temps d’assèchement est à prendre en compte (temps compris entre 6 et 24 mois en fonction de l’épaisseur des murs).
À L’issue de ce temps d’assèchement un contrôle du taux d’humidité est réalisé, par un test dit de la Bombe à Carbure, qui certifiera le taux d’humidité précis de la maçonnerie (Taux exprimé en %), ce dernier doit être inférieur à 5%.