Le Musée Dobrée, une belle réalisation

Le Musée Dobrée et ABI – Histoire d’un chantier

En Septembre 2021

, la Société ABI a été contactée par Bouygues Bâtiment dans le cadre du projet de rénovation du Musée Dobrée. En tant que spécialiste de l’humidité structurelle sur le bâti ancien, nous fûmes interrogés afin de répondre aux problèmes de capillarité touchant le Musée. Nous allons ci-dessous revenir sur l’expérience de ce chantier en ayant auparavant retracé un peu de son histoire, du projet de réhabilitation en lui-même et surtout sur notre intervention.

Bien connu des Nantais et situé dans le quartier Graslin à proximité du Museum d’Histoire Naturelle, le Musée Dobrée fut légué, ainsi que l’ensemble de ses collections en 1895 au Conseil Départemental de la Loire Atlantique par son propriétaire Thomas Dobrée.

Entre 1862 et 1895

, ce dernier fit construire cet édifice néo-médiéval dans un double but, que celui-ci soit sa résidence principale et afin d’y exposer ses collections amassées durant de nombreuses années. Après une première ébauche de Viollet-le-Duc, se seront finalement les architectes Simon, Boismen, Chenantais et Le Diberder qui seront en charge de sa réalisation

Il faut savoir que sur la parcelle achetée par Thomas Dobrée, se trouvait déjà le manoir de la Touche, un bâtiment du XVème Siècle.

Les travaux s’achèveront en 1898, soit 3 ans après la mort de son propriétaire, celui-ci n’y aura d’ailleurs jamais vécu. L’édifice n’aura été du vivant de son propriétaire que l’écrin dans lequel il voulut exposer ses collections.

En 1972

, un troisième bâtiment sera construit sur la parcelle, œuvre de Maurice Ferré et de son fils Paul, cet édifice sera construit dans un style Moderniste caractéristique des années 70 et prendra la dénomination de « Bâtiment Voltaire » en raison de sa proximité de la rue du même nom.

En 2010

, un vaste projet de restructuration et de modernisation sera adopté par le conseil général. Après nombres de démêlés, ce projet ne verra finalement pas le jour, car jugé trop coûteux et ne respectant pas certaines règles d’urbanisme. Finalement ce sera en 2017 que le conseil départemental retiendra le projet définitif celui des architectes Jacques Pajot et Marc Iseppi assistés par le paysagiste Pierre Sarrien et de la scénographe Adeline Rispal. Le Projet prévoit la réunion des 3 bâtiments de la parcelle : Le Musée Dobrée (aussi appelé Maison Romane), le Manoir de la Touche et le bâtiment Voltaire qui seront réunis par un ensemble de pièces souterraines réalisées pour l’occasion afin de simplifier la communication entre les différentes parties.

C’est dans le cadre de ce dernier et définitif projet que les appels d’offres furent lancés auprès des différents corps de métiers devant intervenir.

En ce qui nous concerne, nous fûmes contactés par le bureau d’étude en charge du projet en Septembre 2021. La demande était claire, la rénovation ne pouvait se faire avant que les problèmes d’humidité des murs et de salpêtre qui commençaient à ronger certaines parties du Musée, ainsi que du Manoir de la Touche ne soit résolus. Dans le cadre de cet appel d’offre nous étions bien entendu en concurrence et le cahier des charges était précis et très rigoureux.

Après plusieurs visites du projet, de qualification des supports, de détections des singularités inévitables (inhérentes à la complexité de ce type de bâti) avec les Architectes du Bureau d’étude de Bouygues Bâtiment en charge des travaux, nous décidâmes d’accepter de répondre à cette offre. Même si par le passé, nous avions déjà traité de nombreux bâtiments classés monuments historiques (Églises, Châteaux, manoirs, moulins, etc…) la prudence était de mise, nous devions avoir l’assurance que de nombreux travaux connexes nécessaires allaient également être réalisés : enduits, jointoiements, protection des éléments de maçonneries enterrés, etc.

Notre dossier fut alors mis à l’étude, Les architectes en charge du projet, nous interrogèrent sur les produits que nous allions injecter dans les murs afin de les rendre étanches, sur leur compatibilité avec la vocation du bâti (nous n’utilisons depuis des années que des résines ne dégageant aucun COV ou formaldéhydes, donc totalement adaptés à des locaux habités ou visant à recevoir du public). Notre dossier devait aussi être précis quant à la méthodologie qui serait employée, celle-ci devant respecter en tout point les normes en vigueur. Au-delà de ces aspects purement techniques, il fallut aussi faire « patte blanche » sur le personnel, une liste du personnel de la Société ABI fut transmise afin de prouver que nous ne sous-traitions pas et que c’était bien des applicateurs ABI formés et qualifiés pour ce type d’intervention qui allaient intervenir. Il nous fut demandé également de présenter notre décennale afin de s’enquérir de notre fiabilité, nous sommes assez fier de pouvoir dire qu’ils reçurent notre attestation décennale et un Bilan vierge de tout sinistre depuis notre création.

En Janvier 2022

, nous apprenions que notre dossier avait été retenu. Pouvait alors commencer l’organisation de notre intervention.

En Sachant qu’une grosse partie de notre clientèle est composée de particuliers, il allait falloir insérer ce chantier en respectant les dates promises à nos clients.

Cette date d’intervention fut repoussée de nombreuses fois, soit par des parties de maçonneries non accessibles au moment voulu, soit pour des raisons de planning modifié ou d’interventions connexes prenant plus de temps que prévu.

Finalement c’est en Mai/Juin 2022

que nos équipes foulèrent de leurs bottes de sécurité les couloirs du Musée et du Manoir de la Touche que nous allions enfin traiter.

La Sécurité, ce mot n’est pas choisi au hasard, car chaque applicateur ABI reçu une formation spécifique à ce chantier. Ornés de leurs casques de chantier, nos applicateurs allaient enfin pouvoir brandir leurs perforateurs Hilti et faire montre du savoir-faire ABI. Il faut savoir que certains des murs de fondations du Musée font plus d’un mètre d’épaisseur !!! Alors que ceux du Manoir de la Touche, bien que le bâti soit plus ancien sont d’une épaisseur plus classique, soit entre 50 et 60 cm.

Bien entendu en amont, toute l’organisation logistique avait déjà été anticipée, que ce soit en termes de matériel, de quantité de résine ou d’emploi du temps.

Il fut décidé qu’une résine à base de crème à 80% de matières actives serait injectée dans ces deux magnifiques bâtisses, fiertés de la ville de Nantes.

Nous reçûmes également le soutien de notre fournisseur sur ce projet qui profitait aussi pour le coup du joli coup de publicité due au prestige de ce chantier.

Après des jours de perçages continus, d’injections minutieuse et de rebouchage des puits de forage, nos équipes avaient enfin fini et ainsi participées avec fierté à la rénovation de cet héritage culturel.

Un strict contrôle du travail effectué, fut ensuite réalisé par le Bureau d’étude dédié à ce projet et un mois et demi plus tard (comme c’est la règle dans ce type de projet), nous recevions le règlement pour le travail accompli.

Un repas plein de bonne humeur fut bien évidemment organisé à la fin de ce chantier afin de remercier nos applicateurs du sérieux, de l’exemplarité et du professionnalisme dont ils firent montre durant cette parenthèse muséale.